Kader Camara

Kader Camara

Les bases de la démocratie

« Un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil. »
Abraham Lincoln



La consolidation de la démocratie au Sénégal doit commencer par l'éducation et la conscientisation du peuple. On ne pourra parler de véritable démocratie que le jour où les électeurs auront vraiment conscience de la puissance et du pouvoir que leur confère leur carte d'électeur. Le jour où les politiciens nous parleront de projets à court, moyen et long termes dans leurs programmes. Le jour où, délaissant les querelles dignes de l'école maternelles, nos chers politiciens nous parleront de réformes en profondeur, de modernisation de l'état, d'accès aux soins de santé pour tous les citoyens. Nous devons exiger de nos dirigeants qu'ils s'adressent à nous comme un dirigeant d'entreprise s'adresse à ses actionnaires. Car il ne s'agit que de ça. Le peuple doit prendre conscience qu'il élit des dirigeants pour gérer son patrimoine et non pour le dilapider et de temps en temps saupoudrer quelques miettes pour qu'on chante leur "générosité".

Il faut donc un important travail de conscientisation et ne comptons pas sur les politiciens pour le faire. Cela semble être la dernière de leurs préoccupations, que ce soit ceux du pourvoir ou ceux e l'opposition.

Depuis presque cinq décennies que le Sénégal est indépendant, les dirigeants successifs n'ont fait que gérer notre pauvreté. Tirant avantage du prestige que leur confère leurs titres ou dilapidant de façon éhontée nos maigres ressources. Je ne suis pas de ceux qui pensent que c'est le rôle de l'Etat de créer des emplois, en grossissant les rangs de la fonction publique ou en allongeant la liste des entreprises d'état. Je suis plutôt d'avis que l'État doit créer un cadre institutionnel, financier, juridique solide pour encourager l'épargne et l'investissement, et par là même, la création d'emploi. On est en droit d'attendre de l'État qu'il nous délivre des passeports, des cartes d'identité, des documents d'état civil sans avoir à soudoyer les fonctionnaires, en plus de payer le fameux "timbre fiscal" pour ces-dits services.

Mais peut-on éradiquer la corruption chez l'employé de mairie ou le policier qui "gère" la circulation si au sommet de l'état un petit groupe de personnes se partagent la fameuse "caisse noire", si des ministres, députés et autres "dignitaires" se partagent les milliards ? la réponse est non, bien sûr. Ce serait inéquitable, improductif et tout simplement hypocrite. Je suis bien sûr farouchement opposé à la corruption des petits fonctionnaires et commis de l'administration. Mais peut-on faire autrement si on a besoin d'un document qu'on est légitimement en droit d'obtenir, en tant que contribuable sénégalais dont les impôts et taxes financent l'État et les dirigeants, et que la voie officielle ne permet pas d'obtenir.
Il faut donc que nous les citoyens exigions un nettoyage qui part du sommet vers la base. Nous devons exiger des institutions solides et pérennes car dans une vraie démocratie, dans un état e droit les dirigeants passent mais les institutions restent.

Pour conclure, j'insiste sur le fait que les électeurs sénégalais, doivent être conscients de leurs droits, de leurs devoirs mais surtout de leurs pouvoirs. Les politiciens devraient surtout penser au bien de la population plutôt qu'à leur réélection. Soit. Alors à nous de conditionner leur élection à l'amélioration de notre bien-être, c'est aussi simple que ça.



26/09/2008
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